Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/05/2010

_Science fiction and fantasy reference index, 1878-1985_

Science fiction and fantasy reference index, 1878-1985 : Volume 1 : Author entries & Science fiction and fantasy reference index, 1878-1985 : Volume 2 : Subject entries : H. W. Hall (editor) : 1987 : Gale Research : ISBN-10 0-8103-2129-7 (pour l'ensemble) : xviii+589 pages & xx+865 pages : coûtait 175 USD pour une paire de HC solides mais non illustrés, se trouve parfois d'occase à des tarifs en rapport avec le prix en neuf (de l'ordre de 150 Euros).

SF & F reference index volume 1.jpg

Afin d'accompagner l'intérêt croissant du monde universitaire pour la SF dans les années 80 (un domaine complet, relativement inexploré, devenant à la mode et donc un pourvoyeur possible de nombreuses occasions de publication), il a été nécessaire de fournir à tous ces gens qui voulaient se pencher sur le genre des outils de travail puisqu'ils n'étaient pas censés le connaître. Edité par Gale Research, une firme spécialisée dans ce type d'ouvrage à diffusion restreinte puisque destiné surtout aux bibliothèques universitaires, ces deux volumes forment une bibliographie secondaire non commentée sur les genres cousins de la SF et de la Fantasy.

SF & F reference index volume 2.jpg

Après une courte préface qui précise les contours du projet et les grands principes d'organisation, l'agencement des deux volumes est limpide. Le premier est donc une bibliographie secondaire classée par ordre alphabétique auteur (du texte) listant une vingtaine de milliers d'entrées (datant de 1878 à 1985) et rassemblant des livres, des articles et des essais parus dans diverses langues (majoritairement en anglais, bien sûr) et divers supports (ouvrages de référence, revues d'étude, magazines ou fanzines). Pour chacun, les informations nécessaires à sa localisation ou sa récupération (par exemple via le système des prêts inter bibliothèques) sont fournies dans leur exhaustivité. Le second volume reprend simplement les mêmes informations en les organisant d'une façon différente puisqu'il s'agit alors d'un classement par sujet (un auteur, un pays, un thème). Vu leur volumétrie et leur structure ces volumes n'ont pas d'index si ce n'est un thésaurus des mots-clés du second volume.

SFBRI 1923-1973.jpg

Cet ensemble est, comme souvent chez Gale, un véritable monument qui impressionne par sa simple masse (presque trois kilogrammes par volume) et par la quantité de données présentes (19000 entrées dont la quasi totalité des livres parus sur le genre). On y rencontre même une partie des ouvrages de référence en VF, du Versins (logique) au Biscéglia (plus étonnant) et la plupart des textes US consacrés à notre pays. C'est donc un outil stratégique pour qui veut déterminer une base de départ documentaire pour une réflexion sur la SF&F, y compris hors du monde anglo-saxon même si ce n'est clairement pas le point fort de l'ouvrage.

Trésors du roman policier de la SF et du fantastique.jpg

Se situant dans la droite ligne de la série des Year's scholarship de Tymn, ces livres sont donc soumis aux mêmes restrictions d'usage à savoir que c'est strictement illisible pour le plaisir (d'autant plus que les entrées ne sont pas commentées à la différence de la série de Tymn et al.) et d'une aridité extrême guère arrangée par un présentation austère. On pourra aussi relever quelques scories comme certains doublons successifs d'entrées (à cause d'erreurs de saisie ?) qui auraient dû être corrigés. La ventilation par thème est aussi un exercice délicat (une texte sur The war of the worlds est logiquement indexé à Wells mais doit-il aussi l'être à Mars ?) qui souffre parfois de quelques possibles ratés (un texte qui s'appelle Red dust sequel in SF plus dans France). Vu son prix (et son poids) un couple d'ouvrages à réserver aux acharnés.

Encyclopédie de l'utopie et de la SF.jpg

Note GHOR : 2 étoiles

11/05/2010

_Apertures : A study of the writings of Brian W. Aldiss_

Apertures : A study of the writings of Brian W. Aldiss : Brian GRIFFIN & David WINGROVE : 1984 : Grenwood Press (série "Contributions to the study of science fiction and fantasy" #8) : ISBN-10 0-313-23428-0 : xvi+261 pages (y compris bibliographie et index) : coûtait 30 USD pour un HC non illustré sans jaquette, parfois trouvable d'occase.

Apertures.jpg

Sous la plume de deux écrivains de SF et spécialistes de la réflexion sur le genre (ils ont par exemple tous les deux collaboré à Foundation), cet ouvrage est une étude approfondie de l'oeuvre de Brian Aldiss. Ce dernier est l'un des auteurs incontournables de la SF britannique. Sir Brian (anobli en 2005) a commencé dans les pulps (ou leurs équivalents anglais) et a affiné ses talents avec des textes assez classiques mais reconnus (Non-stop, Hothouse). Il a ensuite embrassé la New Wave et mené une réflexion sur le genre (qui culminera avec Trillion year spree). Par la suite, il reviendra à la fois à une SF presque "dure" (Helliconia, White Mars) tout en écrivant en parallèle des ouvrages parfois autobiographiques aux frontières du genre.

White mars (Warner 2000).jpg

Divisé en six grands chapitres, cet ouvrage suit une progression chronologique en étudiant les écrits d'Aldiss presque dans leur ordre de parution jusqu'au début des années 80. Chacune des parties est consacré au thème principal qui se dégage de l'oeuvre de l'auteur sur une période donnée (l'opposition intérieur/extérieur, l'ordre et le chaos, l'art, etc.). Avec de nombreuses citations, Griffin ou Wingrove (séparément puisque chaque chapitre n'est écrit que par l'un d'entre eux) s'appuient généralement sur un petit nombre d'oeuvres pour explorer ces thématiques. L'ouvrage comporte aussi des copieuses notes (en fin de chapitre sur plusieurs pages), une bibliographie primaire par ordre chronologique et un index.

Sex and the black machine (IZ).jpg

Même s'il existe un certain nombre d'ouvrages (le Matthews chez Borgo par exemple) ou de textes sur Aldiss, ce livre est l'un des plus complets consacrés à cet auteur important de par sa production et sa longévité. C'est donc une bonne introduction à son oeuvre qui nous est proposée là et un livre à posséder pour qui s'intéresse au genre. Les auteurs plongent bien dans la mécanique de l'écriture et explorent aussi le positionnement d'Aldiss le théoricien vis-à-vis du genre et comment ceci se reflète dans ses écrits.

The long afternoon of earth (Signet 1979).jpg

Malgré tout, je n'ai pas été complètement emballé par ce livre. Peut-être est-ce la juxtaposition de deux voix parfois dissonantes (Wingrove plus SF, Griffin plus littérature), peut-être est-ce l'absence assez généralisée de lien avec la biographie de l'auteur (hormis son passage dans l'armée en Extrême-Orient), peut-être est-ce dû à une analyse un peu trop archétypale et philosophique ou à un sentiment de grand découplage entre l'oeuvre d'Aldiss telle que vue par les auteurs et le monde de la SF dans lequel elle se situait, un univers réel qui est le grand absent de ce livre. Une analyse certes fouillée mais pas complètement convaincante (en ce qui me concerne) et surtout qui (logiquement) n'évoque pas le retour d'Aldiss à une SF plus classique au milieu des années 80, un tournant important dans sa carrière. 

L'hiver d'Helliconia (LDP 1990).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

10/05/2010

_Michael Moorcock : Death is no obstacle_

Michael Moorcock : Death is no obstacle : Colin GREENLAND & Michael MOORCOCK : 1992 : Savoy : ISBN-10 0-86130-087-4 : xii+146 pages (pas vraiment d'index) : coûtait 15 GBP pour un HC avec jaquette illustré en N&B.

Michael Moorcock Death is no obstacle.jpg

Publié par l'éditeur maudit Savoy (un des rares à avoir été victime de la censure du gouvernement britannique), cet ouvrage est une sorte de collaboration entre les deux auteurs britanniques que sont Greenland et Moorcock, le plus jeune interviewant son aîné. Moorcock est une légende du monde de la SFF, un auteur protéiforme connu surtout pour sa Fantasy au kilomètre (avec l'inévitable Elric), mais aussi auteur de SF et acteur central de la New Wave, autant comme organisateur et théoricien que comme pratiquant (on pensera à la série Jerry Cornélius). Un personnage qui a toujours mêlé oeuvres alimentaires et textes plus ambitieux parfois situés aux frontières des genres.

Le programme final (Lattès 1981).jpg

Après une introduction d'Angela Carter, cet ouvrage se compose de sept chapitres d'une vingtaine de pages chacun. Ils sont tous structurés suivant le même principe à savoir celui d'une longue interview entre les deux protagonistes retranscrite sous forme brute d'une suite de questions/réponses. Chacune des parties concerne un aspect précis de la carrière de l'auteur et est toutefois organisée dans un ordre vaguement chronologique. Elles abordent successivement les romans d'Heroic-Fantasy; les textes de SF "classiques" (The blood red game ou la série des Danseurs); les comics; les romans iconoclastes (Behold the man), les Jerry Cornélius et la New Wave; la Fantasy plus ambitieuse (Gloriana) et enfin les choses plus mainstream ou les uchronies. Une dizaine d'illustrations pleine page (couvertures de livres) agrémentent le livre qui n'offre qu'un vague index rudimentaire (du type "le roman X est surtout évoqué dans la partie Y").

Le jeu du sang (OPTA 1976).jpg

Comme Greenland est à la fois un écrivain et aussi l'auteur d'un ouvrage consacré à la New Wave et la scène SF britannique des années 60-70 (The entropy exhibition, voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/11/23/7005ab4fb41...), il est ici parfaitement à l'aise pour échanger avec Moorcock ce qui nous donne un véritable dialogue où les propos des deux intervenants sont aussi intéressants l'un que l'autre même si, logiquement, l'aîné prend une place plus importante (après tout, le livre lui est consacré).

The wrecks of time (Ace Double H-36).jpg

Ce livre est rempli d'informations de première main sur la carrière d'un écrivain aussi important que Moorcock mais est aussi le lieu d'une réflexion sur l'écriture, sa technique et son environnement par un homme qui a pratiqué tous les métiers de tous les côtés de la barrière. D'une grande franchise, comme quand il explique qu'il a rallongé la novella Behold the man uniquement pour l'argent (il pensait que sur le plan artistique c'était une erreur de le faire), cette interview est riche d'enseignements. On peut probablement trouver dommage que certaines périodes soient assez rapidement éludées et on pensera ici bien sûr à l'épisode de la revue New Worlds et plus généralement la New Wave où pourtant les souvenirs de Moorcock pourraient être précieux sur un plan historique. Plus embêtant est l'absence d'un index utilisable tant il est basique, ce qui fait que la récupération ultérieure d'une information précise est à peu près impossible à moins de relire l'ensemble (un défaut d'ailleurs partagé par un certain nombre d'ouvrages de référence britanniques). C'est donc un livre d'une agréable et instructive lecture mais qui demande pour être pleinement exploité une véritable mémoire eidétique, une chose que je ne possède pas, hélas.

Elric le nécromancien (TF 1981).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

07/05/2010

_Michael Moorcock : A Reader's Guide_

Michael Moorcock : A Reader's Guide : John DAVEY : 1995 (pour cette impression) : Jayde Design : ISBN-10 0-9520074-0-1 : 36 pages avec feuilles imprimés sur une seule face (y compris index) : coûtait 5 GBP pour une publication format A4 avec reliure en spirale type fanzine.

Michael moorcock A reader's guide.jpg

Ce livre a subi de nombreuses incarnations : tout d'abord en plusieurs éditions limitées (1991 -20 exemplaires- et 1992 -300 exemplaires-), puis réimprimé en 1994 et ensuite en 1995 (cette version). Même s'il est présenté comme un guide de lecture de l'oeuvre de Moorcock, il s'agit en fait plutôt d'une analyse bibliographique poussé des textes d'un auteur dont la complexité est la marque de fabrique tant il en existe de variantes, réécritures, changements de titres, regroupements ventilés dans un nombre impressionnant de séries plus ou moins délibérément interconnectées.

La sorcière dormante (TF 1982).jpg

Ce livre est divisé en de nombreuses petites parties : une préface (par Moorcock Himself), une introduction, diverses listes de titres (romans, omnibus, recueils, non-fiction), une description détaillée du contenu des séries avec explications bibliographiques fournies sur les transformations subies, le même chose pour les titres "standalone", un liste de lecture expliquée avec l'ordre recommandé par l'auteur, des informations sur les pseudonymes et finalement un index.

The best of Michael Moorcock (Tachyon 2009).jpg

C'est à véritable travail de fourmi que s'est livré John Davey. Les recoupements effectués sont impressionnants et la lecture des évolutions successives d'une saga comme celle d'Elric donne presque mal à la tête tant le nombre des opérations de "chirurgie littéraire" (découpages, création de fix-ups, toilettage, expansions, révisions...) pratiquées par Moorcock est important. Seule une lecture minutieuse a pu permettre baliser un tel labyrinthe.

The warlord of the air (DAW 1978).jpg

Paradoxalement, c'est le fait que l'auteur aurait pu en faire plus qui dessert un peu cet ouvrage. En effet, la production de nouvelles par Moorcock n'est tout simplement pas du tout abordée et surtout les informations strictement bibliographiques aussi basiques que les éditeurs des livres évoqués sont absentes. Du coup, il subsiste parfois des doutes sur le contenu de telle ou telle version qui est simplement décrite par Davey comme "USA 1977/UK 1984" ou parfois juste datée sans plus de précision de pays. Il est donc  dommage que tout le travail sur le contenu soit rendu inexploitable par une absence de souci d'identifier le contenant. Il est donc un peu dommage de devoir absolument croiser cet ouvrage avec une bibliographie de Moorcock (comme par exemple The Tanelorn Archives de Bilyeu).

The tanelorn archives.jpg

Note GHOR : 2 étoiles

27/04/2010

_Martians and misplaced clues : The life & work of Fredric Brown_

Martians and misplaced clues : The life & work of Fredric Brown : Jack SEABROOK : 1993 : Bowling Green State University Popular Press : ISBN-10 0-87972-591-5 : 312 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 16.95 USD pour un TP non illustré qui existe aussi en HC (-590-7) et qui se trouve chez l'éditeur : http://uwpress.wisc.edu/books/2496.htm.

Martians and misplaced clues.jpg

Fredric Brown est un auteur qui a toujours eu une présence assez discrète sur la scène SF, y compris dans son pays d'origine. C'est peut-être dû au fait qu'il a toujours eu un pied dans deux camps différents puisqu'il a partagé son activité créatrice entre le policier et la science-fiction (comme le montre bien le titre fort original de ce livre), avec d'une façon générale, une plus grande prédilection pour le premier genre. Malgré cette relative obscurité et une production finalement modeste, il a plutôt été bien traité en matière d'ouvrage de référence (y compris en VF chez Encrage) et possède une incontestable aura, en particulier dans le public francophone.

Martians, go home (Ballantine 1976).jpg

Comme son sous-titre l'indique, cet ouvrage est une sorte d'hybride, un mélange d'une biographie et d'une étude plus classique sur les oeuvres de l'auteur, assez proche dans l'esprit du Ketterer sur Blish. Il est divisé en quatorze chapitres de taille variée (certains ne sont pas inédits) qui suivent globalement un déroulé chronologique (le premier étant à lui tout seul une biographie) mais se concentrent sur les textes de Brown bien plus que sur les évènements de sa vie. On notera que, dérogeant à ce principe, les textes de SF sont principalement regroupés au sein de deux d'entre eux (neuvième et dixième). En matière d'annexes, on a une bibliographie complète (VO et premières parutions/éditions seulement) divisée en plusieurs parties (d'un formalisme différent mais en ordre chronologique) en fonction des natures des textes (romans, nouvelles, poèmes, recueils...), une liste des oeuvres citées et un index (noms et titres).

The mind thing (Hamlyn 1979).jpg

Il est clair que l'orientation de cet ouvrage le destine plutôt à des amateurs de littérature policière, la partie SF étant assez réduite (en cohérence avec sa part dans la production de l'auteur), comme l'atteste le fait que certaines parties aient été reprises du magazine The Armchair Detective.  C'est donc un ouvrage très fouillé mais qui n'intéressera pas forcément dans son intégralité celui qui veut se pencher sur Fredric Brown l'auteur de SF, un phénomène fréquent dans les livres sur cet écrivain (cf. le Bourgoin).

What mad universe (Grafton 1987).jpg

Du coup, et comme la SF ne semble pas être sa spécialité, le traitement des textes relevant de ce genre par Seabrook confine parfois à la simple paraphrase d'intrigues, un écueil qui est notamment sensible dans le chapitre sur les nouvelles qui est assez peu intéressant à lire pour qui connaît un peu son Brown nouvelliste. Même s'il faut rajouter à cela une bibliographie parfois difficilement exploitable (l'éditeur original n'est par exemple même pas indiqué pour les romans) et une organisation interne assez confuse (les short-shorts étant par exemple traitées à part des nouvelles, indépendamment de leur genre), ce livre n'en reste pas moins une remarquable plongée, très documentée, dans la vie d'un écrivain particulièrement original et un hommage autrement plus intéressant que d'autres livres plus laudatifs.

Martians and madness (NESFA 2002).jpg

Note GHOR : 2 étoiles